Qu’est-ce qui a inspiré le concept de Montana ?

Montana est née d’une obsession commune pour la culture cocktail, le storytelling et un espace-temps bien précis : le Miami des années 1970, où l’âme cubaine rencontrait le panache du disco. Nous voulions créer un bar qui ressemble à une capsule temporelle cinématographique, portée par une hospitalité exemplaire. Montana s’inspire de l’héritage du légendaire Club de los Cantineros tout en embrassant l’audace ensoleillée de l’âge d’or de Miami.

Comment l’idée de mêler la culture cocktail cubaine à l’esthétique du Miami des années 1970 est-elle née ?

Tout est parti d’une vision commune : un bar doit être ludique, authentique et vivant. Montana est l’aboutissement de cette conviction ; un lieu façonné par les boissons, les lieux et les instants qui nous inspirent le plus. Nous avons été particulièrement séduits par l’âge d’or de la mixologie cubaine et son influence sur le Miami des années 1970, lorsque les vagues d’immigration cubaine ont apporté leur savoir-faire, leur culture et leur rythme à la ville. Cette convergence a donné un nouveau pouls à Miami : la salsa rencontrait le disco, les néons illuminaient la nuit, et des cocktails comme le Daiquiri ou l’El Presidente sont devenus à la fois le symbole d’une fête et l’expression d’un véritable savoir-faire.

Que signifie le nom "Montana" pour le bar ?

Montana tire son nom d’un cocktail classique méconnu, déniché dans le manuel de la légendaire guilde des barmen cubains, le Club de Cantineros. Le bar reflète l’esprit de ce cocktail : complexe, inattendu et plein de caractère. Avec son âme latine, sa lumière dorée et sa musique qui fait bouger, Montana équilibre la familiarité et la nouveauté.

Comment voyez-vous Montana enrichir la scène cocktail de Hong Kong ?

Montana apporte bien plus que des cocktails à Hong Kong : c’est avant tout une ambiance. L’énergie des années 1970 prend vie à travers la musique, le design et même la cuisine, comme notre BBQ Pineapple Helado, un ananas mariné au rhum, rôti lentement à la rôtissoire et servi avec de la glace à la vanille. Il s’agit de rassembler les gens autour de bons cocktails, de musique et d’une atmosphère accueillante : la preuve que l’hospitalité ne se démode jamais.

Intégrez-vous des éléments communautaires ou culturels dans l’identité du bar ?

Pour Montana, nous avons puisé au plus profond de l’héritage de la culture cocktail cubaine, avec l’envie de faire revivre et de mettre en lumière ces boissons et histoires oubliées. Parallèlement, nous avons insufflé l’esprit de bars emblématiques tels que le Mac’s Club Deuce de Miami, le tout enveloppé d’une esthétique années 1970 faite de souvenirs authentiques de l’époque. Nous ne voulons pas être simplement un bar cubain ou un bar à Daiquiris ; notre véritable signature, c’est l’atmosphère : des cocktails de qualité, une hospitalité chaleureuse et un rythme naturel qui rendent l’espace magnétique et ouvert à tous. De plus, nous sommes fiers qu’un de nos cocktails signature verse 10 % de ses bénéfices à la More Good Foundation, une association fondée par l’un de nos partenaires et dédiée aux sans-abri.

Y a-t-il des cocktails signatures qui vous enthousiasment particulièrement ?

Oui, plusieurs même. Je suis notamment impatient de présenter les suivants :

  • El Presidente, qui marie rhum, vermouth de coing, curaçao, safran et bitters, le tout "vieilli" dans une bouteille enduite de dulce de leche.
  • Santa Marta Daiquiri, fidèle à la recette d’origine publiée dans l’édition des années 1930 du Club de los Cantineros, mêle rhum, citron vert, marasquin et un float de kirsch. Il est servi avec un shaker sur mesure chaque soir lors de "La Hora del Daiquiri".
  • Le Rum & Coke Sour revisite l’emblématique Cuba Libre sous la forme d’un cocktail acidulé, riche et piquant, associant amaro italien, falernum au gingembre, sirop de cola et citron vert.
  • Piña Colada rend hommage au classique, avec l’ajout de jus d’ananas grillé au barbecue et de noix de coco toastée, le tout mixé en granité.
Santa Marta Daiquiri – Montana, Hong Kong

Comment conciliez-vous innovation et respect des recettes cubaines traditionnelles ?

Montana mettra à l’honneur la précision des classiques tels que le Daiquiri, l’El Presidente ou la Piña Colada issus des traditions du Club de los Cantineros. Ensuite, nous y ajouterons notre touche : un ingrédient inédit ou une présentation originale, tout en restant fidèles à l’âme du cocktail.

Quels sont les atouts que chacun de vous a apporté au projet, comment vous complétez-vous sur le plan créatif avec Simone ?

Nous partageons un profond goût pour l’art de raconter des histoires à travers nos cocktails. Nous nous stimulons mutuellement, mariant la précision à une énergie ludique. Cette synergie rend Montana unique.

Voyez-vous Montana comme un concept unique, ou comme quelque chose susceptible de se développer ?

Pour l’instant, Montana est pensé comme une capsule temporelle unique, capturant un moment précis d’histoire, de culture et d’émotion. C’est un projet très personnel, conçu pour cet espace et cette ville. Cela dit, nous restons ouverts aux opportunités futures : si une occasion se présente, permettant de préserver l’esprit et l’intégrité de Montana, nous pourrions envisager de le réinventer ailleurs.

Quel détail de Montana les clients risquent-ils d’ignorer mais qui compte beaucoup pour vous ?

Cette subtile superposition d'éléments, comme l'évolution de la musique et de l’éclairage tout au long de la soirée. L’effet semble naturel, mais nous avons soigneusement pensé la transition du début de soirée jusqu’au cœur de la nuit. Nous voulions que l’on ait l’impression que Montana existe depuis les années 1970, comme un bar figé dans le temps, prêt pour la prochaine grande nuit.

Si vous deviez décrire l’expérience Montana en trois mots, lesquels choisiriez-vous ?

Accessible, ludique et axé sur d’excellents cocktails. Montana veut briser les barrières : c’est un lieu où chacun se sentira instantanément le bienvenu, qu’il soit passionné de mixologie ou simplement en quête d’un bon moment. L’énergie sera vibrante et sans prétention, propice aux rencontres et à la spontanéité. Et, bien sûr, l’ensemble reposera sur des cocktails sérieux, préparés avec soin, dans le respect de l’histoire, et relevés d’une touche d’innovation joyeuse.

Lorenzo Antinori (Bar Leone) et Simone Caporale (Sips)
Partagez cet article