De voyages en rencontres, une passion née au bout du monde

Charly : Ça fait une douzaine d’années que je fais du bar. L’aventure a commencé aux Caraïbes, en 2016, dans un beach bar avec des Mojitos et des classiques. J’ai vite voulu aller plus loin. J’ai économisé pour partir à Las Vegas suivre une formation chez EBS, puis direction l’Australie où j’ai bossé dans des bars plus pointus. Ensuite, quelques détours par l’Asie, Saint-Martin, Saint-Barth... Et enfin, Paris, grâce à une rencontre. Je ne pensais rester qu’un an, ça fait maintenant quatre ans que je suis là ! Paris est ultra dynamique, ça fourmille de projets et ça, ça m’a accroché.

Max : On me connaît surtout sous le nom de Max Oner, ce surnom me suit depuis mes débuts. J’ai commencé le bar vers 20 ans après des études d’art. Au départ, c’était des saisons d’été avec des Mojitos, toujours à côté de mes études. Et puis, on a repris un bar avec des amis à Bastille. Ensuite, il y a eu Le Moonshiner, où j’ai vraiment fait mes armes. Puis Boubalé, le passage au niveau supérieur. Après l’ouverture et plein d’apprentissages, j’ai eu envie de retrouver la liberté propre aux plus petites structures et, quand Charly m’a parlé d’Isadora, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion.

Maxime Caillet - Isadora Paris

Le déclic du métier

Charly : Ce qui m’a fait tomber amoureux du métier, c’est la créativité et le relationnel. Chaque jour, tu rencontres des gens incroyables, tu crées des choses uniques. Ce métier, c’est un vrai terrain de jeu.

Max : Pareil. Et surtout, travailler de nuit, ça colle parfaitement à mon rythme. On peut être nous-mêmes, exprimer notre personnalité à fond, et ça se ressent dans l’ambiance du bar.

Isadora, l’évolution d’un bar de copains à un bar à cocktails tout aussi pointu que convivial.

Charly : Isadora a toujours été un bar de nuit "pour les copains" créé par notre propriétaire Gilles : proche des gens et vivant. Il y a deux ans, Isadora a pris le "virage cocktail" grâce à Victoria, la barmaid qui a amené une vraie créativité sur la carte et a converti la clientèle à ces nouvelles saveurs plus pointues. Depuis, avec Max, on continue de faire évoluer le lieu dans ce sens tout en conservant l’ADN que Gilles désire et pour lequel nous sommes tombés amoureux du lieu.

Max : Ce qui est génial ici, c’est la diversité de la clientèle. En début de soirée, c’est tranquille avec les voisins, les touristes, les sorties de bureau. Puis ça se transforme en véritable point de ralliement de l’industrie du bar. C’est comme si on avait deux bars en un !

Les 7 Péchés Capitaux : une carte à leur image

Charly : On a voulu s’amuser avec les sept péchés capitaux. Chaque cocktail de la carte est pensé pour incarner son thème, aussi bien dans le goût que dans le visuel. Ça colle parfaitement à notre ambiance tamisée et un peu rock’n’roll.

Max : On voulait que ça aille au-delà d’un simple intitulé, que tu comprennes le péché rien qu’en regardant ton verre. Par exemple, La Paresse est un cocktail clarifié, sans garniture, servi en 30 secondes. Simple, rapide, efficace, presque trop facile. Pour La Luxure, c’est un rhum jamaïcain voluptueux, avec des notes sucrées et fruitées rappelant les parfums "vernis". Et La Colère, un verre rouge vif, piquant au mezcal.

Les gens jouent avec ça entre eux : "Toi, t’es la Luxure !" Ça crée une super ambiance. Et surtout, ici, tu peux autant apprécier un super cocktail qu’un simple Ricard. On veut que tout le monde se sente à l’aise, sans jugement. C’est ça, l’âme d’Isadora.

La créativité au quotidien : inspirations croisées sur la prochaine carte

Charly : On se bloque des moments de recherche, on prend des notes, on fait des parallèles entre les idées du moment et des thématiques plus poussées.

Pour la prochaine carte (ndla: sortie prévue pour mai), le fil rouge est le "Club des 27", dédicace à ces artistes légendaires partis à 27 ans. On a étudié leurs vies, leurs goûts, leurs habitudes… Kurt Cobain, par exemple, avec son "Pennyroyal Tea", nous a inspiré un cocktail autour de cette plante. Chaque boisson devient un hommage créatif, une immersion dans l’univers de ces icônes.

Leur rapport aux marques et aux spiritueux

Charly : On travaille avec des marques qui nous plaisent, mais surtout avec celles qui partagent notre vision. Max et moi, on aime créer nos propres produits pour nos cartes, et forcément on va se tourner vers des marques qui ont aussi ce type de créativité et de lâcher-prise vis-à-vis des standards.

Max : Et il y a aussi l’humain derrière les marques, chose primordiale pour nous ! On adore bosser avec des distilleries locales et des copains passionnés. C’est ça qui rend le projet vivant.

Brand Ambassadeur : ça sert à quoi ? Mode d’emploi !
Du Brand Ambassador au Brand Promoter, en passant par les Sales et l’Advocacy... DistilCast vous propose un épisode concret pour comprendre toutes les nuances de ces métiers du bar.

Le bartender idéal selon eux

Charly : Pour moi, un excellent bartender, ce n’est pas juste quelqu’un qui sait faire de bons cocktails. C’est surtout quelqu’un de naturellement chaleureux, qui aime faire plaisir aux gens et qui sait créer du lien, même éphémère.

Max : Oui, il faut que ce soit sincère et accessible à tous. Peu importe que le client sorte une fois par mois ou soit un habitué du milieu, il faut le faire kiffer !

L’évolution du métier

Charly : Les techniques ont énormément évolué, c’est indéniable. Mais surtout, il y a aujourd’hui une vraie reconnaissance du métier et du cocktail en lui-même. On est passé de l’ombre à la lumière, grâce aux plateformes et aux médias digitaux comme vous.

Max : Oui, avant, personne ne se rêvait barman star. Aujourd’hui, il y a les concours, le 50 Best, la notoriété... Mais il ne faut pas oublier que la passion reste le moteur et la satisfaction client la clef de la réussite.

Ambitions & collaborations : ouvrir le bar a l’international

Charly : L’agenda d’Isadora est chargé ! Au programme : soirées spéciales "Guest Bartending" avec des bartenders invités venus de Marseille (Copperbay), Toulouse (Kodomo), Londres (Callooh Calley), et même des collectifs parisiens. Ces collaborations permettent de créer des ponts entre les univers, d’élargir la clientèle et de faire rayonner le bar.

📆
Prochains RDV :
- 20/04 : Kodomo & Copperbay Marseille (23h - 03h)
- 24/04 : Soda (23h - 03h)

Notre objectif : intégrer le Top 500 des meilleurs bars du monde. Ce serait une belle reconnaissance pour le travail accompli, et ça attirerait également une clientèle internationale pour qui ces gratifications sont importantes, car gage d’une qualité reconnue.

Charly Clain et Maxime Caillet

Le shot de fin

J’aime ce lieu, car cela me rappelle bon nombre de "Dive Bar" que j’ai pu visiter ou dans lesquels j’ai eu la chance de bosser (clientèle de quartier et pro mélangée, un régal), et j’adore ces gars créatifs qui gardent tout autant les pieds sur terre, avec une belle lucidité sur l’industrie : "Il ne faut pas oublier de penser aux clients avant tout !"

À Isadora, on vient pour l’ambiance, pour les cocktails, mais surtout pour l’esprit du lieu. Charly et Max incarnent parfaitement cette philosophie d’un bar décomplexé, mais pointu, ouvert sur tous les horizons. Leur passion et leur créativité sont palpables, et ça se sent dès le premier accueil jusqu’au "Salut !" chaleureux de départ.

Au passage, Charly et Max m'ont partagé leur "petit kiff" secret : pouvoir faire venir les équipes du Hanky Panky à Mexico et du Panda & Sons à Édimbourg. C'est tout le mal qu'on leur souhaite ! (avis aux potentiels sponsors 😉)

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ISADORA - 60 rue Jean-Jacques Rousseau, Paris, France 75001 - Ouvert tous les jours : du dimanche au mercredi de 19h à 3h, et du jeudi au samedi jusqu'à 5h du matin.
Isadora, Paris
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